Le temps des Fêtes représente un moment empli de nostalgie pour bon nombre d’entre nous; c’est l’heure des bilans, des moments propices aux souvenirs, où, parfois, nous tournons définitivement la page sur certains projets… Des projets dans lesquels nous avions mobilisé beaucoup d’énergie… des objectifs que, dans l’optique où nous ne parvenons pas à les réaliser, nous apparaissent comme de cuisants échecs… Et il arrive même que le fait de constater que nous n’avons pu atteindre ni réaliser ces buts nous questionne sur notre « normalité », nous fait nous sentir, en quelque sorte, « atteint d’un handicap»… un handicap invisible…
À travers son balado de quatre épisodes, l’humoriste Sébastien Haché procède, lors d’entrevues menées auprès de couples, à une douloureuse autopsie des étapes survenant lorsque plusieurs mois d’essais amènent les gens dans les dédales des cliniques de fertilité.
Dans ce balado, aucun sujet n’est tabou : le sentiment de culpabilité irrationnel qui naît inévitablement des fausses couches répétées, le sentiment de malaise envers son conjoint si les résultats d’un spermogramme révèlent l’incapacité de l’homme à engendrer une descendance, le sentiment d’être pris dans une course à la procréation effrénée, le fait d’être confronté au fait que cette impasse met à rude épreuve la solidité d’un couple, les blagues et maladresses de mauvais goût formulées par l’entourage d’un couple qui répète les essais bébés à l’infini, en y engloutissant ses économies au même rythme que ses espoirs…
« Tirer à blanc », c’est un balado rempli de réalisme, d’épisodes douloureux, de récits dignes d’un parcours du combattant, qui ont rarement une issue commune pour tous. Il s’écoute d’une traite, mais, alerte aux divulgâcheurs : ce n’est pas toujours ceux que l’on envisage au départ qui atteindront l’objectif visé… Sans compter que parfois, le désir d’engendrer la vie peut amener quiconque à repousser les limites de sa créativité… Quitte à accepter le don d’ovules d’une quasi-inconnue lorsque l’on sait que la qualité de ses propres ovocytes est compromise au point où ces derniers ne peuvent être utilisés.
À écouter absolument sur l’application Radio-Canada OHdio (RC OHdio), ne serait-ce que pour découvrir, du même coup, un humoriste qui a utilisé comme point de départ sa propre infertilité pour explorer et comprendre… celle des autres.
- Geneviève Riel-Roberge