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Sandra Schnock
Photo par Sophie Bernard

Bio-ingénieure de formation, Sandra Schnock possède également un diplôme en gestion de l’innovation. Au cours des dernières années, elle a cocréé deux start-ups en santé numérique, dont Symbiose Innovation, qu’elle a cofondée avec le médecin de famille, chercheur et enseignant à l’Université Laval, Jean-Sébastien Paquette.

Symbiose Innovation s’avère un projet tout récent, une initiative belgo-québécoise reposant sur les travaux du Dr Jean-Sébastien Paquette sur la recherche translationnelle. « L’idée est de voir comment on fait des ponts entre les différents piliers de la santé, les chercheurs, les cliniciens, les innovateurs et les patients, précise Sandra Schnock. La première étape touche la recherche fondamentale, ces gens dans les laboratoires qui étudient le très petit. Ensuite, il faut rejoindre la recherche clinique appliquée, avec ceux qui sont au chevet du patient, avant de passer à l’adoption par les cliniciens et les patients. Nous voulons voir comment créer des liens avec ces gens qui, de façon générale, ne travaillent pas ensemble, pas par manque de volonté, mais plutôt par manque d’occasions. »

L’OBNL a pris comme premier champ d’application les maladies rares, ces maladies qui touchent un faible pourcentage de la population et qui sont, par le fait même, difficiles à diagnostiquer et donc à traiter. Symbiose Innovation veut développer une plateforme pour créer une communauté d’innovation, un lieu où toutes les parties prenantes qui désirent collaborer puissent se rencontrer. « Des acteurs du milieu ont dit à Jean-Sébastien qu’il manquait un “Tinder de la santé”, confie la cofondatrice. Notre plateforme permettra de faire des matchs, par exemple entre des patients qui voudraient entrer en contact avec des chercheurs ou encore des cliniciens désirant créer un groupe clinique. » La plateforme vise également la mise en contact avec l’industrie, que ce soit des start-ups ou des entreprises établies des domaines de la pharmacologie, du biomédical et des TI médicales.

Il faut comprendre que les personnes atteintes d’une maladie rare se sentent très seules. Les médecins ne peuvent pas connaître toutes les maladies, et encore moins les 7 000 maladies rares dont souffrent 300 millions de personnes dans le monde, dont 700 000 au Québec. Les patients deviennent experts de leur maladie parce qu’ils passent des heures par jour, voire leur vie entière à chercher des informations. Et ces patients demeurent isolés et ne partagent pas leur expertise. Les idéateurs de Symbiose Innovation veulent créer une sorte de Wikipédia des maladies rares, dans lequel les patients pourront partager ce qu’ils ont découvert sur leur maladie rare. À cette étape, l’entreprise est à la recherche de financement, la preuve du besoin ayant été faite auprès des parties prenantes.

Symbiose Innovation veut créer une plateforme qui desserve les citoyens en leur donnant accès à la connaissance de la recherche et de l’innovation. Ces derniers pourront être consultés pour avoir de la rétroaction sur la recherche, l’application clinique et le développement des innovations, le but ultime sera l’amélioration de leur qualité de vie. Pour les chercheurs, Symbiose vise à faciliter la collaboration avec des patients, faciliter le recrutement de cliniciens, améliorer la pertinence de leurs travaux et les inscrire dans le continuum de la recherche.

Les cliniciens auront accès aux innovations et aux chercheurs. Ils auront une meilleure connaissance de la vision des patients et citoyens tout en améliorant leur pratique (meilleurs soins et leur bien-être pour les cliniciens et les patients). Enfin, les innovateurs pourront y présenter leur offre dans la vitrine technologique, la plateforme offrant un accès facilité à des utilisateurs, à des chercheurs et à des cliniciens, un accès à des données et des conseils en matière de positionnement produit/marché, ce qui leur permettra d’améliorer leur offre.

- Sophie Bernard